Souvenirs :
Lors de mon déménagement vers la France, se trouvaient parmi tous les 33 T laissés derrière moi, tous les disques d’Angelo Branduardi en version Française uniquement. Cela me permettait dans les pochettes, de pouvoir chanter avec lui dans cette langue et surtout de pouvoir comprendre toutes les paroles parfois inaudibles ou incompréhensibles à mon oreille.
J’ai eu un coup de coeur pour cette unique chanson. Pourquoi ? Je l’ignore. Pour les paroles certainement. Non pas pour la musique, je l’aime, c’était de l’époque, et puis le genre m’a toujours plu.
Une chanson qui m’émeut encore aujourd’hui à m’en souvenir, me la rappeler. Me voir assise devant mon installation, à terre sur mon tapis devant mes deux baffles et mon deck-cassettes, ainsi que ma platine, à écouter, et chanter.
La musique et moi une belle histoire d’amour.
Confession d’un Malandrin
Je passe les cheveux fous dans vos villages
la tête comme embrasée d’un phare que l’on allume
Aux vents soumis je chante des orages
aux champs labourés la nuit des plages.
***
Les arbres voient la lame de mon visage
où glisse la souillure des injures
Je dis au vent l’histoire de ma chevelure
qui m’habille et me rassure.
***
Je revois l’étang de mon enfance où les roseaux
et toutes les mousses dansent
et tous les miens qui n’ont pas eu la chance
d’avoir un fils sans espérance.
***
Mais ils m’aiment comme ils aiment la terre
ingrate à leurs souffrances à leur misère
Si quelqu’un me salissait de reproches
il goûterait la pointe de leur pioche.
***
Paysans pauvres mais père et mère
attachés à la boue de cette terre
craignant les seigneurs et leurs colères
pauvres parents qui n’êtes même pas fiers
***
d’avoir un fils poète qui se promène
dont on parle chez les rois et chez les reines
qui dans des escarpins vernis et sages
blesse ses pieds larges et son courage.
***
Mais survivent en moi comme lumière
les ruses d’un voyou de basse terre
devant l’enseigne d’une boucherie campagnarde
je pense aux chevaux morts mes camarades
***
Et si je vois traîner un fiacre
jaillit d’un passé que le temps frappe
je me revois aux noces de campagne
parmi les chairs brûlées des paysannes.
***
J’aime encore ma terre bien qu’affligée
de troupes avares et sévères
c’est le cri sale des porcs que je préfère
à tous les discours qui m’indiffèrent.
***
Je suis malade d’enfance et de sourires
de frais crépuscules passés sans rien dire
Je crois voir les arbres qui s’étirent
se réchauffer puis s’endormir.
***
Au nid qui cache la couve toute neuve
j’irai poser ma main devenue blanche
mais l’effort sera toujours le même
et aussi dure encore la vieille écorce
***
Et toi le grand chien de mes promenades
enroué, aveugle et bien malade
tu tournes la queue basse dans la ferme
sans savoir qui entre ou qui t’enferme
***
Il me reste des souvenirs qui saignent
de larcins de pain dans la luzerne
et toi et moi mangions comme deux frères
chien et enfant se partageant la terre
***
Je suis toujours le même le sang
les désirs les mêmes haines
sur ce tapis de mots qui se déroule
je pourrais jeter mon coeur à vos poules.
***
Bonne nuit faucille de la lune
brillante dans les blés qui te font brune
de ma fenêtre j’aboie des mots que j’aime
quand dans le ciel je te vois pleine
***
La nuit semble si claire
qu’on aimerait bien mourir pour se distraire
qu’importe si mon esprit bat la campagne et
qu’on montre du doigt mon idéal
***
Cheval presque mort et débonnaire
à ton galop sans hâte et sans mystère
j’apprends comme d’un maître solitaire
à chanter toutes les joies de la terre
***
De ma tête comme d’une grappe mûre
coule le vin chaud de ma chevelure
de mon sang sur une immense voile pure
je veux écrire les rêves des nuits futures
Bonjour Gisèle,
Et oui, je me suis souvenue de cette chanson préférée et des nombreux disques en Français que j’avais de lui. Une manière d’immortaliser cela sur ce blog pour que ne vienne l’oubli.
« Va où le vent te mène » était ce qui passait à la radio à l’époque.
En l’écoutant plus tard, je me suis rendue compte avec une oreille plus critique que son fonds musical était toujours pareil. Comme j’avais à chaque 33t, les livrets, je m’attardais surtout sur les paroles, si belles.
La musique à côté de celle classique reste belle, mais avec le recul a pris pas mal de rides. Et oui les goûts changent 🙂
Depuis que j’ai mis cet article, j’ai la chanson qui tourne en boucle dans ma tête 😆
Bisous et bonne journée, la grisaille est de mise aujourd’hui brrrkkk !!
Geneviève
Je ne connaissais pas cette chanson , j’aime beaucoup Angelo Branduardi tu me fais penser que voilà un bon moment que je ne l’ai pas écouté . Merci de l’avoir mis à l’honneur dans ton blog .
Bisous
Bravo beaux texte accompagné d’une magnifique vidéo. Merci pour tous ces beaux mots partagés ma belle princesse.
Un coucou pour te remercier de ton passage Mich.
Bisous et à bientôt sur ton blog…pfff…Je remets au lendemain…et puis j’oublie…la honte !
Geneviève
J’aime assez sa version du cantique des créatures de saint François d’Assise…j’ai le CD où elle est,j’en cherched’ailleurs une adaptation pour piano, si d’aventure cela existe….
Bonjour Korrigane,
Je n’aime Angelo Branduardi chanter que dans la langue Française. Quant au Cantique des Cantiques, je préfère de loin, le lire, mais cela c’est mon point de vue tout personnel 🙂
Alors que j’ai pratiqué le chant liturgique 🙂
Je parle du cantique des créatures…Une vraie merveille…
Bonjour Korrigane, grâce aux articles les plus lus, j’ai dû constater que je ne t’avais pas répondu. Pour me faire pardonner, je viens de mettre ce merveilleux cantique sur mon blog. Merci pour l’information, je ne connaissais pas du tout cette belle œuvre.